Même après de longs échanges en ligne, une première rencontre reste la rencontre d’un(e) inconnu(e).
Elle doit donc être préparée, encadrée et réversible. Ce guide te propose des repères simples,
des checklists et des exemples concrets pour que cette étape soit sécuritaire, sereine et respectueuse.
Principes clés
Vérifier les références (ancien·nes partenaires, réputation, présence communautaire) et les vérifier réellement.
Les personnes sérieuses laissent des traces positives ; la prudence n’est jamais un manque de confiance, c’est une compétence.
Parler des limites et attentes. Distinguer les limites dures (non négociables) et les limites souples (peut-être plus tard).
À la moindre contradiction ou pression, on stoppe : la confiance se construit, elle ne se force pas.
Définir un cadre clair pour la rencontre :
Lieu (public d’abord), date/heure, durée.
Présence éventuelle d’autres personnes (ami·e, observateur·rice, staff d’un club).
Informer sur la santé : allergies, asthme, problèmes musculo-squelettiques, anxiété, médicaments, triggers.
Exemple : eczéma → éviter la cire ; tendinite → pas d’immobilisation prolongée ; asthme → pas de bâillon.
Partager ses expériences (bonnes et mauvaises) pour que chacun comprenne ce qui fonctionne, ce qui a blessé,
et ce qui devra être évité. Les détails comptent.
Coordonnées vérifiées : un simple numéro mobile est insuffisant.
Un profil traçable, un nom, un réseau social professionnel, ou des contacts communautaires de confiance renforcent la sécurité.
Premier rendez-vous en lieu public (café, restaurant, club BDSM reconnu).
On n’accepte pas un premier rendez-vous chez l’un ou l’autre ni en chambre d’hôtel.
Dans un club, fais-toi accompagner si possible par une personne expérimentée.
Checklist pratique (avant de dire “oui” au rendez-vous)
✅ Références obtenues et vérifiées (ou absence expliquée de façon logique).
✅ Échanges écrits clairs et respectueux, sans pression ni insistance.
✅ Limites, attentes, mots de sécurité convenus.
✅ Lieu public choisi, trajet et retour prévus.
✅ Safe-call mis en place (voir modèle ci-dessous).
✅ Personne de confiance informée (nom/description, lieu et horaire).
Safe-call : mode d’emploi express
Le safe-call consiste à demander à une personne de confiance de t’appeler à une heure précise pendant la rencontre
(et de réagir selon un code si besoin). Préviens ton/ta partenaire que ce protocole est normal et non négociable.
Avant : envoie à ta personne de confiance le nom/pseudo, le lieu, l’heure, la durée prévue, et une photo si possible.
Pendant : elle t’appelle à l’heure convenue. Tu dois pouvoir répondre.
Code positif (tout va bien) : « Tout est ok, je te rappelle plus tard. »
Code d’alerte (sors-moi de là) : une phrase convenue à l’avance mais anodine, ex.
« Dis à Françoise que tout va pour le mieux. » → cela déclenche le plan d’extraction prévu.
Modèle de cadrage de la première rencontre
Tu peux envoyer un message clair et complet (à adapter) :
« Pour notre première rencontre, je propose un café public à adresse,
le JJ/MM à HH:MM, pour 60–90 min.
On discute seulement (pas de scène).
Mes limites dures : ... ; mes limites souples : ....
Safe-word : rouge/orange ; signal non verbal : tapotement main.
Une personne de confiance me passera un appel durant le rendez-vous.
Si c’est ok pour toi, je confirme la réservation demain. »
Signaux rouges (on arrête immédiatement)
❌ Dévalorisation de tes limites, moqueries, culpabilisation (« tu n’es pas une vraie soumise/un vrai Dom si… »).
❌ Pression pour un rendez-vous privé, pour boire de l’alcool, ou pour une scène non convenue.
❌ Refus des mots de sécurité, des pauses, du safe-call, ou du lieu public.
❌ Contradictions majeures dans les propos, mensonges évidents, incohérences sur l’identité.
❌ Volonté de t’isoler rapidement, rétention d’informations, secret excessif.
Si une scène légère est envisagée plus tard
Après plusieurs rencontres en confiance, si une scène privée est envisagée :
Garder la possibilité d’arrêter à tout moment (même sans mot, avec un signal).
Prévoir du matériel de sécurité (ciseaux de sécurité, eau, trousse de base).
Commencer progressif et réversible (pas d’immobilisation complète au premier essai).
Maintenir un safe-call (appel à heure convenue ; code d’alerte prêt).
Après la rencontre
Écouter ton ressenti : enthousiasme apaisé = bon signe ; confusion/pression = on ralentit.
Prendre des notes (journal BDSM) : ce qui t’a plu, ce qui t’a dérangé, ce que tu veux clarifier.
Envoyer un bref message de suivi : remercier, rappeler une limite si nécessaire, proposer la suite ou décliner poliment.
Rappels essentiels
Le risque zéro n’existe pas. La prudence est une qualité, pas une peur.
Consentement éclairé, enthousiaste et réversible : tu peux dire non, arrêter, partir, à n’importe quel moment.
La réputation ou “20 ans d’expérience” ne remplacent jamais les références vérifiées et le comportement présent.
Une première rencontre réussie, c’est une rencontre où chacun ressort respecté, informé et libre.
Le reste — intensité, pratiques, rituels — viendra avec le temps, la confiance et la clarté.
📋 À imprimer avant la rencontre
Ce rappel simple peut être glissé dans ton sac ou ton téléphone avant une première rencontre BDSM. Il résume les points essentiels à ne jamais négliger.
☑ Références obtenues et vérifiées
☑ Limites clairement exprimées et respectées
☑ Lieu public et accessible (jamais chez l’un ou l’autre au premier rendez-vous)
☑ Safe-word et signaux non verbaux convenus
☑ Personne de confiance informée (nom, lieu, heure)
☑ Safe-call programmé (appel à heure précise + mot de code)
☑ Aucun alcool ou substance avant la scène
☑ Téléphone chargé et à portée de main
☑ Matériel de base : eau, papier, ciseaux de sécurité